Flamboyant Macao
Macao aura été la première enclave européenne installée en terre chinoise au XVI siècle, et la dernière à en partir, le 20 Décembre 1999. Son nom provient de A Ma Gao signifiant "Baie de A Ma", du nom d'une déesse chinoise, transformé par les Portugais en "Macao". En fait, la péninsule ne deviendra officiellement colonie portugaise qu'en 1844, mais aucun traité, legal ou non, comme celui qui lie alors Hong Kong à la Chine, ne lui donnera un statut international. Contrairement à sa voisine britannique, le Portugal n'a vu en Macao qu'une base pour commercer avec le reste de l'Asie et non une plaque tournante majeure dans la region. Très vite, Hong Kong écrasa economiquement sa petite voisine.
Macao distille les parfums d'une ville méditerranéenne en Asie. Une ville où se mèlent à souhait églises baroques et temples chinois, une ville où l'Orient et l'Occident se sont cotoyés, aimés et haïs. Depuis le 31 Juillet 2005, le centre historique de Macao a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, et vous comprendrez pourquoi en voyant les photos de la place principale et de ses alentours.
Macao reste connue d'abord pour ses casinos, son surnom "l'enfer du jeux" n'est pas usurpé. Nous sommes arrivés en semaine et déjà les files au poste frontière étaient bien longues. Il parait que le weed end, c'est bien pire! Il nous aura fallu plus d'une heure pour passer les 2 postes, les controleurs coté sortie de Chine étant particulièrement scrupuleux (???) dans le contrôle des passeports. Une fois arrivés à Macao, la première impression est celle d'une ville chinoise de bord de mer, aux bâtiments plutot vieillots et sales, mais dès qu'on atteint le centre ville tout devient coloré, dans un style baroque avec beaucoup de charme. Il faut préciser que c'est le gouvernement portuguais qui a financé la majeure partie de la rénovation de certains quartiers, juste avant de rendre Macao aux chinois.
Une arche imposante en stuc marque le point de passage officiel entre la Chine et Macao. La frontière a été ouverte en 1979.
Ne voulant pas prendre un hôtel pour amateur de casino, nous en avons choisi un, quelque peu excentré mais avec beaucoup de charme et dans un quartier calme.
Le bâtiment principal, dans le plus pur style macanais, est l'ancien QG des généraux portugais de l'époque de la dictature. Il est aujourd'hui géré par l'institut du tourisme local. Des étudiants de l'école de hotellière assurent les services de l'hôtel avec beaucoup de sérieux et de compétence, leur examen de fin d'année en dépend.
L'hôtel est une succession de petits patios aux murs blancs ornés de céramique bleue.
Toutes les chambres sont uniques avec de nombreux détails raffinés:
La concurrence est autorisée, pour preuve ce téléviseur Philips!
La salle du petit déjeuner:
Une adorable chaise haute pour enfant:
Chaque pillier (12 au total) est décoré d'un mois de l'année:
Si c'est l'enfer du jeu pour certains, ce ne le fût pas pour nous car nous avons juste regardé et joué virtuellement. Il n' y a pas de photos de l'intérieur des casinos, c'est interdit. Le plus grand casino/hôtel (près de 1000 chambres) est le Lisboa, construit par le célèbre Stanley Ho dans les années 60. Tout y est luxueux avec même 3 limousines Bentley dernier cri à disposition des VIP de l'hôtel et du casino.
Remarquez la déco complètement kitch!
Le fondateur, le magnat du jeu, Stanley Ho:
Le célèbre casino flottant (photo prise du taxi):
Mais Macao n'est pas qu'une ville de jeux, elle a su garder son charme de petite ville coloniale parfumée d'encens et d'épices truffée d'espaces verts.
Les ruines de l'église de Sao Paulo:
Cette église constitue le site le plus célèbre de Macao. Sa façade et son escalier monumental sont tout ce qui reste du "plus grand monument chrétien d'Asie". Construit entre 1602 et 1637 par des jésuites assistés de chrétiens japonais, il était très réputé pour sa beauté et reçu des dons somptueux des plus grands rois d'Europe. En 1835, un incendie ravagea l'église n'épargnant que la façade et l'escalier. Le site a été restauré en 1991.La façade est surmontée de la croix de Jérusalem. La Vierge Marie est encadrée d'anges et de fleurs, la pivoine représentant la Chine et le chrysanthème le Japon.
La crypte a été restaurée et aménagée en musée religieux.
Largo do Senado, la place principale de Macao:
Au coeur du Macao historique, cette place est haute en couleurs et constitue le point de départ de nombreuses visites autour de ce quartier. Le nom des rues et des places sont écrits en portugais et en chinois sur des plaques de faïence entourée d'azulejos (travail sur céramique typique de la culture portaugaise):
Sur la place même, on trouve des édifices aux couleurs chatoyantes.
On peut voir aussi le Leal Senado (Sénat), bâtiment aujourd'hui occupé par le conseil municipal.
La place et toutes les avenues avoisinantes menant au quartier des casinos sont dallées de mosaïques noires et blanches en forme de vagues et agrémentées de dessins sur le thème de la mer.
Appréciez ces quelques maisons, photographiées au hasard de notre ballade.
Le célèbre Mac Do a réussi à s'implanter au meilleur endroit de la place:
Pratiquement partout on trouve ces petits autels sur les trottoirs (toutes les 3 ou 4 maisons ou magasins), parfois plus imposants aux angles de rues:
Les loggias des immeubles sont fermées par des panneaux en fer forgé, est ce pour faire plus de ventilation?
Au détour de certaines rues, on retrouve la culture chinoise:
Le temple dédié à la déesse de la mer, A Ma, est composé de plusieurs pavillons de prière et de jardins s'accrochant à flanc de colline.
Des chemins tortueux passant au travers de portes "parfaites" (parcequ'elles sont rondes) mènent jusqu'aux rochers gravés d'idéogrammes chinois invoquant les divinités.
La maison Lou Kau:
On y accède, après avoir passé une épaisse porte d'entrée comprenant un imposant système de barreaux intégrés, par un petit patio en pierre grise (photo porte ouverte).
Photo du système de verrouillage à barreaux (semi fermé) prise sur une autre maison:
Cette magnifique maison de notable a été construite en 1889 pour Lou Kau, un riche marchand chinois.
Le décor est d'un grand raffinement aux deux étages. On y voit de nombreux hauts reliefs, consoles ciselées, portiques en bois sculpté et vitraux.
Des artistes y exposent occasionnellement leurs oeuvres.
Les Moorish Barracks (caserne maure), beau bâtiment néoclassique présentant des éléments architecturaux de style moghol, ont été contruites en 1874 pour abriter un régiment de soldats indiens venus renforcer la police de Macao.
Ce bâtiment abrite maintenant la Capitainerie du port.
A Macao, nous avons, là aussi, trouvé notre mariée du jour. Mais c'était pour des photos de mode avec un manequin bien en chair.
A Macao, la conduite est à droite. Aussi notre chauffeur de bus macanais a dû user d'ingéniosité pour payer aux péages: il utilise une perche pour règler sans se lever de son siège.
Cette escapade macanaise nous a ravi. Nous avons apprécié la civilité des macanais et leur mode de vie, loin de l'agitation cantonnaise. Ce fût aussi un régal pour les yeux avec une palette de couleurs reposantes et rafraîchissantes.
On attend toujours avec ferveur vos commentaires.